Budget prévisionnel

Avant de pouvoir poser votre plaque, il vous faudra accomplir différentes démarches qui nécessitent de s’y prendre suffisamment tôt avant le début prévu de votre activité.

À vos calculatrices. Quel que soit le mode d’installation prévu (création d’un cabinet, reprise d’une clientèle, entrée dans une clinique ou dans un groupe) vous devrez établir un budget prévisionnel anticipant sur vos futures charges et recettes.

C’est un exercice délicat mais nécessaire afin d’évaluer la validité de votre projet d’installation !

Quelques conseils préalables

Le début d’une activité libérale est capital. Si ce départ est mal orchestré, vous pouvez passer des années à en souffrir. Une mauvaise installation est synonyme d’un exercice quotidien difficile avec une prise de risque sur la qualité de votre art qui n’est pas acceptable.

L’installation, l’association, la création ou la succession est une étape cruciale dans une carrière professionnelle libérale.

Votre entreprise médicale libérale va générer entre 8 et 12 Millions d’euros de chiffre d’affaires dans vos 30 prochaines années d’exercices.

Dans d’autres domaines aucun entrepreneur sérieux ne débuterait sans réaliser un business plan, une étude de marché, le tout consolidé par un avis juridique et fiscal.

Vous êtes de grands professionnels de santé mais globalement le jeu fiscal et juridique n’est pas votre quotidien. N’hésitez pas à vous faire conseiller.

Choisissez bien votre conseil juridique et votre expert-comptable… Ils vous aideront à établir et préciser les règles futures de votre quotidien de chef d’entreprise. Leurs honoraires (juridiques et fiscaux) sont le plus souvent autour de 4 à 6000 euros… N’hésitez pas à les faire préciser à l’avance. Ils sont entièrement déductibles au titre des frais professionnels.

Vous pouvez également prendre conseils auprès de vos futurs associés. Cependant, pour construire votre budget prévisionnel, rien ne remplace le regard éclairé d’un professionnel qui vous apportera certainement une vision plus juste et plus proche de vos objectifs.

Vous pouvez également contacter votre association de gestion agrée. Cette association (nécessaire pour bénéficier de certains avantages fiscaux) peut vous aider à comprendre votre réalité comptable de demain. Et, en particulier, les règles comptables liées à la déclaration fiscale contrôlée appelée 2035 (du numéro du formulaire). Les salariés ont le formulaire 2042.

Vous trouverez ci-joint, quelques remarques afin de vous aider à construire votre budget prévisionnel, en fonction du chiffre d’affaire envisagé (nombre de consultation, nombre d’actes opératoires, etc.). Ainsi, vous pourrez calculer approximativement votre revenu net avant impôts sur le revenu.

Votre budget prévisionnel devra inclure :

  1. Le budget d’installation
  2. Le budget de fonctionnement

Source : Melios, Docteur Didier Legeais

Le budget d’installation : liste de tous les investissements entrainés par l’installation

Ce budget est très difficile à préciser car il dépend de très nombreuses variables :

  • création d’un cabinet
  • reprise d’un cabinet existant dans le cadre d’une succession
  • association avec des confrères déjà en place.

Dans le cadre d’une création :

Il faut penser à :

  • Trouver un local, l’acheter ou le louer en incluant les frais d’agence (le dépôt de garantie en cas de location), le délai d’acquisition…
  • Travaux d’aménagements du bureau et de la salle d’attente (en particulier accessibilité handicapé), sécurité incendie, climatisation, etc.
  • Mobilier et matériel médical, équipement informatique, téléphone, télécopie, etc.
  • Installation du secrétariat, réservation d’un numéro de téléphone facile à retenir, passage d’annonces dans la presse, annuaires…
  • Recrutement d’une secrétaire, d’un aide-opératoire (si pas assuré par la clinique) ;
  • Frais juridique pour rédiger et déposer les statuts de votre SCM, SCI, etc.
  • Assurance professionnelle (souvent 50% la première année) : de 2.500 euros (anesthésistes) à 20.000 euros (gynéco-obstétriques).
  • Prévoyance ; assurance invalidité, décès etc. (2 à 4.000 euros/an).

Prévoir entre 20.000 et 40.000 euros et surtout de 3 à 4 mois de délai (prévoir plus en cas d’achat de votre local professionnel avec création d’une SCI et emprunt).

Dans le cas d’une reprise succession :

Il faut chiffrer :

  • Rachat du droit de présentation de la patientèle : très variable selon la spécialité, l’environnement, les négociations… Cela peut monter à 300.000 euros !
  • Location ou rachat du local (le rachat se fait souvent dans un deuxième temps).
  • Quelques travaux de rafraîchissement du local professionnel (par exemple, la climatisation).
  • Les frais juridiques et fiscaux relatifs à ; l’organisation des Assemblée générales, la vente des parts et actions des sociétés, etc.
  • Assurance professionnelle (souvent 50% la première année) : de 2.500 euros (anesthésistes) à 20.000 euros (gynéco-obstétriques).
  • Prévoyance ; assurance invalidité, décès, etc. (2 à 4.000 euros/an).
  • Achat ou remise en état du matériel médical spécifique (écho, etc).

Montant très variable : entre 40.000 et 300.000 euros, à emprunter et à rembourser sur une durée courte (en moyenne 7 ans).

Association avec des confrères déjà en place :

C’est la solution la plus simple … Souvent tout a déjà été chiffré pour votre quotidien par vos futurs associés (y compris votre prévisionnel d’entrée).

Celui–ci inclut généralement :

  • Rachat du droit d’entrée, présentation à la patientèle, très variable selon la spécialité, selon le secteur d’exercice (privilégié absolument le secteur II), selon le partage ou non des honoraires (SCP, SEL).
  • Rachat des parts et action de SCM, SEL, SCP, SCI.
  • Assurance professionnelle (souvent 50% la première année) : de 2.500 euros (anesthésistes) à 20.000 euros (gynéco-obstétriques).
  • Prévoyance ; assurance invalidité, décès, etc. (2 à 4.000 euros/an).

Le montant est très variable, selon la spécialité, la région, le secteur d’exercice, le partage ou non d’honoraire, le chiffres d’affaires garantit, etc.

Souvent moins cher qu’un rachat-succession pur et simple, généralement il faut prévoir entre 20.000 et 150.000 euros.

Budget de fonctionnement

Le budget de fonctionnement : vos frais professionnels prévisionnels (fixes et variables) mais aussi vos dépenses privées incompressibles

Il comprend 3 postes important :

Le cabinet

Secrétariat, salaires et charges sociales, téléphone, loyer, impôts (taxe d’habitation, etc.), assurance, eau, électricité, chauffage, climatisation, papeterie, petit matériel de bureau, etc. Il faut compter entre 3.000 et 5.000 euros.

La clinique

Aide opératoire (salaire et charges sociales), reversement (entre 3 et 10 %) selon les services et les établissements, etc. Il faut compter entre 2.000 et 4.000 euros.

Vos charges personnelles

Frais de transport (voiture, essence), assurances, protection sociale obligatoire et facultative (charges sociales, S.S., décès, invalidité, retraites, etc.), cotisations professionnelles obligatoires et facultatives (Ordre des Médecins, CARMF, Union professionnelle, AGA, syndicats, etc.); CSG, CRDS , taxe professionnelle, etc. Il faut compter entre 4 et 6.000 euros par mois.

Soit un total variant entre 9.000 et 15.000 euros.

Ainsi, les frais de fonctionnement d’un praticien exerçant dans un établissement de santé se situe entre 50 et 130 euros de l’heure selon qu’il soit en consultation ou au bloc opératoire (les frais de fonctionnement du bloc se cumule avec les frais du cabinet qui fonctionne en même temps).

Puis, il vous faudra retrancher votre impôt sur le revenu ainsi que le montant de vos emprunts bancaires (personnels et d’installation). Seuls les intérêts des emprunts sont déductibles…

Globalement vous pouvez calculer que votre pouvoir d’achat équivaut à environ 30% de votre chiffre d’affaires.